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miércoles, 11 de abril de 2018

Selección de poemas de Charles Baudelaire


6°Derecho 3 Liceo N°9

El Albatros


A menudo, por divertirse, los hombres de la tripulación
cogen albatros, grandes pájaros de los mares,
que siguen, como indolentes compañeros de viaje,
al navío que se desliza por los abismos amargos.

Apenas les han colocado en las planchas de cubierta,
estos reyes del cielo torpes y vergonzosos,
dejan lastimosamente sus grandes alas blancas
colgando como remos en sus costados.

Que torpe y débil es este alado viajero.
Hace poco tan bello, ¡qué cómico y qué feo!
Uno le provoca dándole con una pipa en el pico,
otro imita, cojeando, al abatido que volaba.

El Poeta es semejante al príncipe de las nubes, 
que frecuenta la libertad y se ríe del arquero,
desterrado en el suelo, en medio de los abucheos,
sus alas de gigante, le impiden caminar.

Extraído:
Baudelaire Charles. Las Flores del Mal. Ed. Méxicanos Unidos S.A. 1999


L´Albatros


Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons trainer á coté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguére si beau, qu'il est comique et laid!
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!

Le Poête est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

Extraído:




El Albatros 

Recitado e imágenes de; Antonio Lino Rivero Chaparro





El perro y el frasco


─Lindo perro mío, buen perro, chucho querido, acércate y ven a respirar un excelente perfume, comprado en la mejor perfumería de la ciudad.
Y el perro, meneando la cola, signo, según creo, que en esos mezquinos seres corresponde a la risa y a la sonrisa, se acerca y pone curioso la húmeda nariz en el frasco destapado; luego, echándose atrás con súbito temor, me ladra, como si me reconviniera.
─¡Ah miserable can! Si te hubiera ofrecido un montón de excrementos los hubieras husmeado con delicia, devorándolos tal vez. Así tú, indigno compañero de mi triste vida, te pareces al público, a quien nunca se ha de ofrecer perfumes delicados que le exasperen, sino basura cuidadosamente elegida.


Selección de Pequeños Poemas en Prosa de Charles Baudelaire



Poema original en francés:


Le chien et le flacon


« — Mon beau chien, mon bon chien, mon cher toutou, approchez et venez respirer un excellent parfum acheté chez le meilleur parfumeur de la ville. »
Et le chien, en frétillant de la queue, ce qui est, je crois, chez ces pauvres êtres, le signe correspondant du rire et du sourire, s’approche et pose curieusement son nez humide sur le flacon débouché ; puis, reculant soudainement avec effroi, il aboie contre moi en manière de reproche.
« — Ah ! misérable chien, si je vous avais offert un paquet d’excréments, vous l’auriez flairé avec délices et peut-être dévoré. Ainsi, vous-même, indigne compagnon de ma triste vie, vous ressemblez au public, à qui il ne faut jamais présenter des parfums délicats qui l’exaspèrent, mais des ordures soigneusement choisies. »


EL EXTRANJERO


- Hombre enigmático, dime a quién amas más: ¿a tu padre, a tu madre, a tu hermana o a tu hermano?
- No tengo padre ni madre, ni hermano ni hermana.
- ¿Tus amigos?
- Usa una palabra cuyo sentido me es desconocido hasta hoy.
- ¿Tu patria?
- Ignoro bajo qué latitud está ubicada.
- ¿La belleza?
- Con gusto la amaría, diosa e inmortal.
- ¿El oro?
- Lo odio tanto como usted a Dios.
- ¿Qué amas entonces, extraordinario extranjero?
- Amo las nubes... las nubes que pasan... allá... allá... ¡maravillosas nubes!




"El extranjero", poema de Charles Baudelaire, leído y traducido por Pablo Krantz






Poema original en francés:


L'étranger


"Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère ?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
- Tes amis ?
- Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie ?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté ?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or ?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh ! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages !" 




Charles Baudelaire
De: “Pequeños poemas en prosa” (o Le Spleen de Paris) – 1862
Traducción de Enrique Díez-Canedo


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